Généalogie des SALOMON

en Agenais

 

 

1. Guillaume, de Sarlat, est le premier connu de cette branche. On ne connait pas le nom de sa femme, dont il eut :

2.1     François, qui suit ;

2.2     Louise, que l’on connait par un acte de cession en 1557, par son mari Sire Antoine Valety, à son frère François des biens qu’elle peut avoir sur la succession de leur père Guillaume (AD 47 Fonds Dubois 5J500)

 

 

Branche des seigneurs de Poulard

 

2. François de Salomon, ainsi nommé dans les documents du temps, bourgeois de Clairac, fut pourvu le 2 novembre 1563 par Jeanne, reine de Navarre et duchesse d’Albret, de l’état et office de son conseiller et auditeur de ses comptes en sa chambre de Nérac, capitale du duché d’Albret et siège de la Cour des Comptes de 1527 à 1624. Dans la copie des lettres patentes que nous possédons, il est qualifié « sieur de Poulard », ce qui n’était pas encore le cas, et est un probable arrangement de copiste à une date ultérieure. Il fut reçu et prêta serment le 23 janvier suivant. De nombreuses Chambres des Comptes, et certainement celle de Nérac, permettaient un anoblissement en deux générations successives, raison pour laquelle François y fit admettre son fils aîné, Etienne, en 1574. Succédant à Jeanne d’Albret, son fils Henri devient roi de Navarre en 1572 sous le nom d’Henri III, et la qualification de François devient Monsieur de Salomon, conseiller du roi de Navarre et auditeur de ses comptes comme nous le voyons par plusieurs lettres qui lui sont adressées à Clairac entre 1576 et 1578 (AD 47 Fonds Dubois 5J500) ou encore auditeur des comptes de nos officiers comptables, selon des lettres de 1586 du roi de Navarre, également gouverneur et lieutenant général pour le Roi en Guienne de 1586 (on notera que, le prénom du sieur de Salomon n’étant pas précisé dans ces lettres, il pourrait également s’agir de son fils Etienne).

 

Nomination par Jeanne, duchesse d’Albret, reine de Navarre, le 23 novembre 1563,de François de Salomon, sieur de Poulard, conseiller et auditeur de ses comptes en la chambre de Néracet sa réception le 23 janvier 1564 et Nomination d’Etienne de Salomon, auditeur en la même Chambre le 23 janvier 1577 (Archives d’Agen, Fonds Dubois, 5J504, vue DSC_7277 & 7280)

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Dès François, la famille Salomon est fortement engagée dans les idées de la Réforme, qui dominaient à l’époque non seulement à la Cour d’Albret mais dans une partie du Lot-et-Garonne ; cet engagement se lit au fil de ces pages à travers le choix de prénoms bibliques à travers les générations. Les Salomon ne revinrent à la foi catholique qu’au milieu du XVIIIe siècle. Pendant deux siècles, Clairac fut l’une des places fortes de la Réforme en Agenais.

Sans que l’on en sache les origines, il était à la tête d’une solide fortune qui lui permit de faire de nombreuses acquisitions lors des ventes de biens d’Église organisées par le cardinal de Lorraine en 1576, parmi lesquelles la seigneurie de Poulard, ancienne propriété de l’abbaye bénédictine de Clairac, le 11 décembre, comme il est précisé dans l’hommage rendu le 14 avril 1783 à M. l’abbé de Clairac par Jean-Jacques Denis, nouveau seigneur de la maison et fief de Poulard :

« lequel de son gré déclare tenir en fief à foi et hommage de l'abbaye de Clairac, scavoir en premier lieu le château, maison, chai et autres édifices appelés de Poulard, paroisse de St-Brice, ensemble 35 carterées [ca 25 ha] de terres, vignes, prez, que le sieur Denis jouit en toute propriété, plus 9 carterées cinq cartonnats 24 escats [ca 6,5 ha] qui relèvent audit fief et qui sont jouis par divers particuliers, situés dans ladite paroisse et dans celle du Vaqué, aliénés du Temporel de ladite abbaye par acte du 11 décembre 1576, consenti par le commissaire du roi en faveur de François Salomon, bourgeois de Clairac, retenu par Bilhon, notaire royal à Agen. Et ce pour l'hommage d'un baiser à chaque mutation de vassal etc. » (C.M. 26/03/2012)

 

Le ″château″ de Poulard (photo C. Morizet 2014)

 

Henri III, roi de Navarre, devient également roi de France, sous le nom d’Henri IV, le 2 août 1589, quelques mois avant le décès de François survenu peu avant le 27 octobre 1589, date à laquelle a été procédé à l’ouverture de son testament  scellé et cacheté de huit sceaux fermé avec une courroie de lude blanche. Ce testament permet de connaître le patrimoine impressionnant qu’il avait constitué (pour le lieu et l’époque), consistant principalement en 5 maisons à Clairac et quelques 78 ha de terres. Il légua à son épouse deux maisons à Clairac et le boriage (groupe d’habitations) du Vaqué, terres également acquises lors des ventes des biens d’Église, et partagea ses biens entre ses enfants survivants issus de ses deux mariages.

En premières noces il épousa Huguette Mamon, d’une famille de petits propriétaires terriens de Poulard, duquel mariage sont nés :

3.1    Etienne, seigneur de Poulard, qui suit ;

3.2    Pierre de Salomon, conseiller, magistrat au siège présidial d’Agen (1589) puis garde des sceaux pour le Roi au siège d’Agen, auquel son père lègue une maison à Clairac, rue de la Puzoque, et deux cartherades de vigne ;

3.3     Autre Pierre, marchand, auquel son père lègue ses biens meubles et immeubles sis en la juridiction de Sarlat, et autres en Périgord. Ce Pierre s’installera à Sarlat, à moins qu’il n’y fût déjà (voir document de 1604 : 5J501 P1080421.jpg et suivante) ;

3.4     Jeanne, mariée en 1565 à maître Halem Lachièze (AD 47 Fonds Dubois 5J500);

3.5     Anthonie, femme de François Roy, marchand à Clairac, par contrat du 16 juillet 1576 passé en la maison des Salomon à Poulard ;

3.6     Blanche, connue par des procédures de 1559 et 1560 au sénéchal de Guyenne pour ″Jehanne, Jehan, Blanche et Jehanne, frère et sœurs″ (AD 47 Fonds Dubois 5J500) ;

3.7     Jean, connu par les mêmes procédures ;

3.8     Jeanne, mariée à Gabriel Anduran, marchand au Mas-d’Agenais 

Le 9 janvier 1605 Etienne et Anthonie reconnaissent par devant Méric, notaire à Clairac, s’être mis d’accord sur le partage des biens de leur mère, pour quatre cinquième pour le premier et un cinquième pour la seconde. La part d’Anthonie consistait en cinq pièces de terres labourables, un pré, et des bois.

Et en secondes noces par contrats des 14 et 29 juillet 1565 à Anne de Chaussade (ou Chaussade, ou de La Chaussade voire même Caussade, suivant les documents), d’une vieille noblesse de Calonges, veuve et héritière de François Duduc, « seigneur foncier et direct de Lille de Nicolle » (commune du Mas-d’Agenais, juridiction de Caumont-sur-Garonne). Selon toute vraisemblance, elle fait partie de la famille des La Chaussade, seigneurs de Calonges dès 1443. Calonges passa aux Bougy en 1654 par le mariage de Marie-Julie de Chaussade avec le marquis de Bougy. De cette seconde union sont nés :

3.9         Salomon de Salomon, sieur de Nicole, qui suivra (voir branche des sieurs de Nicole, du Vaqué et de Lisle) ;

3.10     Daniel ;

3.11     Isaac ;

3.12     Sarah.

 

État des biens de François de Salomon, situés dans la juridiction de Clairac

établi par Jacques-Antoine de Lartigue à la fin du XVIIIe siècle

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3. Etienne, seigneur de Poulard, fut, comme son père, auditeur à la Chambre des comptes de Navarre, reçu le 29 avril 1574, installé le 23 janvier 1577. Parmi les biens reçus de son père, on peut citer, outre ceux donnés pour son mariage, une maison sise à Clairac, rue de la Porte Pinte, un jardin, un pré de 4 carthonats, une terre de 17 carthonats sise à Colleignes, une maison, avec terres et prés, située à Quittimont (maison terres et prés que j’ai eu de feu Jourdain selon le testament de François d’octobre 1589 ; situé à douze kilomètres de Poulard, près de Lacépède), juridiction de Montpezat, des vignes (à Bure), le bordelinge (mot sans doute équivalent à bordage, qui désigne une métairie) de Poulard etc. Par acte du 25 mai 1604 son frère Pierre, installé à Sarlat, lui vend tous les biens qu’il possède à Clairac pour la somme de 4 000 livres. Il épousa Sara (de) Larrival, dont le tuteur était Antoine Mamon, notaire royal, parent de sa belle-mère Huguette Mamon,  par contrat solennisé dans la maison de son père à Clairac le 24 février 1586. Dans ce contrat  il est qualifié marchand à Clairac sans que sa qualité d’auditeur à la Chambre des comptes ne soit mentionnée (comme également dans l’acte de 1604).  D’où Jean, qui suit :

 

Lettre signée du roi Henri concernant Etienne ou François, son père,
tous deux étant auditeurs des comptes à cette époque.
AD 47 Fonds Dubois 5J500 P1080417

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4. Noble Jean de Salomon de Poulard, ainsi nommé dans son contrat de mariage, écuyer, seigneur de Poulard,  sieur de Lagrange, semble être le premier à avoir ajouté Poulard à son nom. Il testa le 19 octobre 1644 chez Choppis, notaire royal à Clairac, léguant à son épouse l’administration de ses biens et de ses enfants et instituant son fils aîné, Pierre, son héritier principal et universel, et mourut tout après. Le premier Salomon à quitter la robe pour l’épée, il porta les armes pour le service du Roi, en qualité de volontaire, en Hollande, depuis l’année 1625 jusque sur la fin de l’année 1629 (quatre campagnes). Il se retira ensuite à Clairac (Poulard) où il vécut noblement jusqu’à son décès, faisant profession d’honneur (enquête du 5 juillet 1666 à la demande de son fils Pierre, avec plusieurs témoignages). Il se trouvait à Agen le 15 avril 1639 au rendez-vous du ban et arrière-ban  conformément à l’ordre du Roi d’y marcher (convocation remise le 2 avril précédent) :

« Le second du mois d’avril mille six cent trente-neuf, je, sergent royal de la ville et juridiction de Clairac, soussigné certifie avoir notifié la susdite ordonnance à Jean de Salomon, sieur de Poulard, d’y obéir dans le délai porté par ladite ordonnance et ce fait parlant à lui et lui ai laissé la présente copie, présents les témoins nommés à mon original, et moi ainsi signé Rigaut sergent royal. »

Le lendemain 16 avril, il déclare le dénombrement de ses biens qui serviront au calcul des taxes. Il reçut ordre de Mr Combert, le 2 juillet 1642, pour marcher à la convocation de la noblesse. Il fit un très beau mariage en épousant  Catherine de Vacquier  par contrat passé le 26 août 1630, au château noble d’Arconques. Catherine était fille de David de Vacquier, seigneur d’Arconques, du Limon et de La Tuque, procureur général d’Albret au siège de Nérac et premier auditeur de la Chambre des comptes, et d’Esther de Rabar. Le mariage fut solennisé « en l’église chrétienne et réformée. »  Elle testa le 11 janvier 1664, instituant pour héritiers Pierre, Jacques et Henrye et mourut le lendemain (voir sentence arbitrale du 5 février 1669).

De cette union sont nés plusieurs enfants dont nous connaissons : 

5.1    Pierre, seigneur de Poulard, qui suit ;

5.2    Jacques, sieur de La Reule (ou Reole), qui suivra (branche des sieurs de La Reule) ;

5.3    Henrye, mariée par contrat du 10 avril 1658 avec Jean de Salomon du Vaqué ;

5.4    Marie, décédée en pupillarité ;

5.5    Ester, également décédée en pupillarité.

 

Armoiries des Vacquier
dessinées par d’Hozier dans
l’Armorial général (vol 13 p. 641)

 

5. Noble Pierre de Salomon, seigneur de Poulard, décédé le 5 mai 1695, fut d’abord cornette dans la compagnie de cavalerie du marquis de Marin (1651), sous les ordres duquel il servit en Catalogne et en Guyenne, selon un certificat du 1er décembre 1665. Il fut ensuite fait capitaine d’une compagnie franche le 15 juin 1652, sur décision du conseil municipal de Clairac (la Compagnie) réuni en assemblée suite à la sommation du comte d’Harcourt (Henri de Lorraine-Harcourt, 1601-1666) de lui donner 500 hommes de pieds « aux besoin et occasion qui se présente »

« La Compagnie par la plupart des voix a donné le témoignage en cette occasion (de) l’affection particulière qu’on a pour le service du Roi, (et) pour cet effet en fera promptement six compagnies de gens de pied au plus grand nombre de gens que faire se pourra (et) à ces fins pour être capitaines des dites compagnies et faire la dite levée promptement, ont été pris les sieurs de La Boulbenne, de Laguehay, Dumas, Larrival, Salomon de Poulard et Labat, qui ont volontairement accepté la dite charge (…) Et pour pourvoir aux frais jusqu’à ce que les dites compagnies partent de la présente ville, la Compagnie a donné à propos qu’il sera baillé aux dits sieurs capitaines la somme de six cents livres. » et en fin du document : « J’ai reçu du sieur Riguaud la somme de cent livres contenue au dit acte, le 17 juin 1652, signé de Salomon. » (voir extrait du registre de la maison commune de Clairac).

 

 

 

 

Contrat de métayage passé le 26 juillet 1665
pour la métairie de Poulard
entre « Noble Pierre de Salomon, Sr de Poullard »
et Daniel, François et Pierre Reygade, père et fils, laboureurs,

(voir document complet)

 

Il se trouva au siège de Villeneuve-sur-Lot et au siège de Valenciennes sous le commandement du comte d’Harcourt. Il servit en qualité d’aide de camp dans les armées du Roi. Mr de Saint-Luc le convoqua en février 1666 pour marcher à la convocation de la noblesse. Au mois de mai 1674 il eut ordre du maréchal d’Albret pour marcher à la convocation de la noblesse. François de Salomon (du Vaqué), avocat, lui a remboursé 233 livres par acte passé par devant Fréron le 18 mars 1678. Il reçoit ordre datée du 6 avril 1690, de se tenir prêt avec l’équipage qu’il convient, pour la convocation de la noblesse d’Agenais et de Condomois pour le service du Roi.  Afin d’établir son fils, il lui fit donation le 28 janvier 1691 de tous ses biens présents et à venir. Tuteur de ses neveux David et Suzanne, à la mort de sa belle-sœur Françoise Dupouy, administratrice de ses enfants depuis le décès de Jacques de Salomon, sieur de La Reulle, son mari,  il obtint un debitis le 27 octobre 1694 ″pour que les dettes ne tombent pas en prescription″.

 

Debitis du 27 octobre 1694
« J’ai fait expédier votre debitis comme tuteur des enfants du feu sieur de La Reulle par mes gardes. »

 

Il épousa par contrat passé chez Choppis, notaire à Clairac, le 11 février 1655, Marie (de) Martin, fille de Pierre Martin, avocat, et Marguerite de Roussanes, une famille noble établie notamment à Roussanes, en amont de Clairac. La dot était constituée pour l’époux du délaissement de la maison de Poulard avec tous les biens qui en dépendent, et 1 400 livres, et pour l’épouse de 10 000 livres, somme élevée pour une dot dans la région. Il est précisé dans ce contrat que les époux promettent « de se prendre pour mari et femme et époux en l’église réformée lorsque l’un d’entre eux en sera requis par l’autre », sans qu’on sache si une telle cérémonie eut lieu. D’après le testament de Marie daté du 14 octobre 1710, le couple eut huit enfants desquels ont survécus :

6.1     Jacques, seigneur de Poulard, qui suit ;

6.2     Catherine, décédée le 3 janvier 1727, sans avoir été mariée. Acte non trouvé dans les registres disponibles, mais cette date est connue par plusieurs actes dont un état de paiements dans lequel on peut lire : « Plus le 3e janvier 1727 j’ai remboursé à Mr Salomon du Vaqué seize sols qu’il avait donnés à Mr Binet greffier pour avoir la permission d’enterrer mademoiselle Catherine de Salomon décédée led. jour cy, etc. »    ;

6.3     Marguerite, sans alliance, décédée le 11 avril 1725, deux jours après avoir rédigé son testament par lequel elle nomme sa sœur Catherine son héritière et sa nièce Françoise Mélanie par substitution. Le curé de la paroisse Saint-Brice de Clairac porte dans le registre : « Comme elle ne faisait aucun exercice de la religion catholique et qu’elle ne m’a pas voulu répondre, je l’ai privée de sépulture ecclésiastique » ;

6.4     Henrye, décédée en septembre 1710, testa le 25 septembre 1710 et était déjà décédée le 14 octobre. Elle n’était pas mariée non plus.

 

 

Signature de Pierre de Salomon sur une copie du contrat de mariage de ses parents, retirée le 8 février 1668.

 

Signature des quatre enfants de Pierre de Salomon sur un acte de 1696.

 

6. Jacques de Salomon de Poulard de La Lande, seigneur de Poulard, termine cette branche (voir page dédiée à Jacques). La seigneurie de Poulard passera aux Gouy d’Arsy. Jacques porta le nom de Salomon de La Lande jusqu’au décès de son père, puis de Salomon de Poulard de La Lande. Né vers 1665 il est décédé à Versailles le 24 juin 1703. Il était gentilhomme du duc du Maine, et commandant ses chasses. Il a épousé par contrat du 8 octobre 1696 Jeanne-Françoise de Biaudos de Castéja, dite Madame de La Lande, secrétaire de Mme de Maintenon, plus tard sous-gouvernante des Enfants de France, d’où :

7.1    Louis-François, né le 10 avril 1698 à Versailles et décédé le 6 septembre 1699 ;

7.2    Françoise-Mélanie, née le 10 août 1699 à Versailles et décédée de la petite vérole le 10 février 1726 à Paris. Elle épousa le 6 avril 1715 Michel-Jean de Gouy, marquis d’Arsy, gentilhomme de la Manche du Roi, plus tard maréchal des camps et gouverneur de Béziers, d’où Louis, né en 1717, marquis de Gouy, seigneur de Poulard, Arsy, Avrigny etc., et deux autres enfants morts en bas âge en 1719 et 1721 respectivement. Quand ils n’étaient pas retenus à Paris, leur principale résidence était le château d’Avrigny. D’où les O’Mahony, de Ludre etc. Le marquis de Gouy vendra la terre et seigneurie de Poulard par contrat passé par devant Laisné à Paris le 19 février 1744 ;

7.3    Françoise-Séraphie, née le 31 août 1700 à Versailles, décédée le 28 septembre 1705, à l’âge de 5 ans ;

7.4    Jacques-François, né le 26 septembre 1701 à Versailles, décédé le 28 juin 1702 à Versailles, âgé de 9 mois.

 

 

 

J.Frse. de BIAUDOS CASTEJA s

Françoise-Mélanie de Salomon de Poulard de La Lande
et sa mère Jeanne-Françoise de Biaudos de Castéja,

Sous-gouvernante des Enfants de France,
dite Mme de La Lande, par Jacques Hellart en 1710

 

Probable portrait de Françoise-Mélanie, marquise de Gouy d’Arsy.

Il pourrait s’agir du portrait envoyé par Michel-Jean de Gouy
à ses tantes, après le décès de son épouse.

 

 

 

 

http://dmr.barbier.free.fr/Salomon/Salomon-de-Poulard_jacques_fichiers/image026.jpg

Armoiries Salomon de La Lande et de Biaudos de Castéja

dessinées par d’Hozier dans l’Armorial général (vol 35)

 

ab

 

 

Branche des sieurs de Nicole, du Vaqué, de Lisle et de Vinzille

 

3. Salomon, le premier à porter le qualificatif « sieur de Nicole », fils aîné de second mariage de François, avec Anne de La Chaussade, propriétaire des terres de Lile de Nicolle entre Le Mas d’Agenais et la Garonne,  décédé le 14 mai 1615, fut avocat en la cour du parlement de Bordeaux, et conseiller au présidial par patentes de 1596. Les Salomon de Nicole habitaient à Camperdon, proche de Beziat (commune de Clairac) qui appartenait aux (de) Martin. Il s’était marié deux fois. En premières noces par contrat du 1er juillet 1591 avec Marie de La Roche, d’où :

4.1    Gratien, qui suit ;

4.2    Salomon ;

4.3    Abraham ;

4.4    Anne ;

4.5    Suzanne.

Et en secondes noces par contrat du 22 mars 1601 à Clairac, avec Marie de Loches, d’où :

4.6    François, sieur de Nicole, qui suivra Gratien ;

4.7    Anne ;

4.8    Jeanne, qui épouse le 5 juin 1631 Pierre de Bar, sieur de Lunel. Ils habitaient à Clairac l’actuelle maison de la famille Morizet, où est dressé l’inventaire des biens délaissés par ce dernier, le 17 mai 1650.

 

4. Gratien, né en 1599 et décédé le 18 juin 1663, était avocat au parlement de Bordeaux. Il est cité dans les registres de la maison commune de Clairac comme ayant participé à l’assemblée du 15 juin 1652 délibérant des affaires de la communauté et précisément de la demande du comte d’Harcourt (dont on a parlé à propos de Pierre) ; il n’est cependant pas cité comme un des consuls de la ville.

Il avait épousé par contrat du 12 janvier 1623, Catherine de Mazelières, fille de Jean, seigneur de Douazan et de Nazareth, qui était exempt des gardes d’Henri IV en 1594, et d’Anne de Frère d’où :

 

5.1    François, sieur du Vaqué, le premier à adjoindreVaqué à son patronyme. Décédé en 1697, il était avocat au parlement de Bordeaux. Il avait épousé le 6 octobre 1655 à Bordeaux Anne de Maniald dont il n’eut pas d’enfants, puis le 27 janvier 1658 à Dimeuil, Lidianne (de) Lafargue, femme d’importance, très présente dans les actes clairacais de l’époque, d’où :

5.1.1        Jacques, sieur de Thoumazet (au nord de Clairac, près des Douats qui appartenait aux Lafargue), marié le 1er août 1724 à Clairac avec Jeanne de Laguehay. Lorsqu’il testa, le 23 août 1752, il habitait paroisse de Saint-Vincent de Médillac (juridiction de Clairac) où se situe Thoumazet. Étant mort sans descendance, c’est sa nièce Lydie Balguerie qui hérita de cette terre ;

5.1.2        Catherine, mariée avec Jean Balguerie, sieur de Marsac, bourgeois docteur en médecine, dont une fille, Lydie Balguerie s’unira en 1726 à Jean Labat de Vivens ;

5.1.3        Marianne.

5.2    Catherine, épouse de Me Jean Fauquier, sieur de Lesparre, avocat en parlement et juge. Leur fille Sara épousera le docteur Pierre Bourgues en 1693. Leur fils aîné, le docteur Jean-François Fauquier, partira à Londres où travaillera avec Isaac Newton et sera un des premiers directeurs de la Bank of England, élu en 1716 et jusqu’à sa mort en 1726 ; son fils, Francis Fauquier, sera envoyé en 1758 à la colonie de Virginie pour succéder à Dinwiddle au poste de ″Lieutenant Governor″ qu’il occupera jusqu’à sa mort dix ans plus tard ; il est l’auteur de la branche américaine des Fauquier.

 

http://www.artclon.com/OtherFile/Portrait-of-Francis-Fauquier-xx-Richard-Wilson.jpg 

Francis Fauquier, arrière-petit-fils de Catherine, gouverneur de Virginie 1758-1768
et jeton à son effigie.

 

5.3    Jeanne ;

5.4    Salomon ;

5.5    Jean (1632-1698), sieur du Vaqué, qui suit ;  dont on a déjà parlé comme mari d’Henrye de Salomon de Poulard ;

5.6    Sarah, épouse de Salomon de Caussines, avocat en parlement et mère de Moïse (selon un acte de cession chez Méric le 17 décembre 1676) ;

5.7    Anne.

 

5. Jean, sieur du Vaqué, né en 1634, a épousé sa cousine Henrye de Salomon de Poulard, comme vu plus haut. Il est qualifié sieur de Vinzille dans le contrat de mariage de son frère François du 27 janvier 1658. Il succède à Pierre, sieur de Poulard, comme tuteur de David de Salomon (de La Reule), charge qu’il exercera de 1695 à 1698 (Compte rendu de son administration à Joseph Elie d’Hallot, curateur, AD 47 5J503 DSC_7509).  Dans le recensement des Nouveaux Convertis de 1699, on note que Jean de Salomon du Vaqué, 65 ans en 1699, demeure au Vaqué ; il est veuf d’Henriette de Salomon de Poulard, sa cousine, dont il a eu Jacques, 36 ans, fugitif et hors du royaume, Marie 34 ans, Jean-Pierre 27 ans, dont la descendance sera catholique, et Anne qui épousera un Maleprade.

Il a été emprisonné au château Trompette, pour faits de religion, sur ordre de l’intendant de Bordeaux, Bazin de Bezons, à la demande du curé de Clairac, Grimard ; lequel le relate dans son récit de 1700 sur la situation de Clairac :

«  Ce qui a donné aussi un grand mouvement en retour de la bourgeoisie, c’est l’exil de M. Salomon du Vaqué , c’était le plus obstiné et le plus déclaré de tous, il devint sage lorsqu’il fut en prison, il y promit de vivre en bon catholique et de faire vivre de même sa famille : il ne tient pas bien sa parole, il est flottant car sa famille n’a point passé du tout à l’église, quoiqu’il y ait bientôt un an qu’il est de retour. Un petit mot amis  que lui donnerait un consul par ordre le ferait songer à lui, c’est un homme dont la probité est estimée dans le lieu, il est bon de le ménager. » (voir rapport complet)

 

De cette union sont nés :

 

6.1    Jacques, né en 1663, qui en 1699 était « fugitif et hors du royaume » ;

6.2    Marie, née vers 1665 ;

6.3    Jean-Pierre, sieur du Vaqué, qui suit ;

6.4    Anne, mariée le 27 octobre 1711 (contrat du 12 septembre) à Jacob de Maleprade, sieur de Bordeneuve, en présence de Jean-Pierre, son frère.

 

6. Jean-Pierre, sieur du Vaqué, est né vers 1672 et est décédé le 3 août 1729 à Clairac. Il a épousé le 7 octobre 1705 en l’église Saint-Pierre, à Clairac, Anne de Brocas, fille de Gabriel, médecin à Clairac, et Marguerite David. Cette Anne est à l’origine de l’abandon de la Réforme par les familles Salomon et Lartigue jusque-là fervents protestants, et sa descendance comptera plusieurs hommes d’Église. Jean-Pierre est parrain le 26 janvier 1715 de sa nièce Marie Anne de Maleprade, fille de Jacob et d’Anne de Salomon, et le 1er mai 1719 de Jean-Pierre Labat, fils de Bertrand, vigneron. Voulant acheter une lieutenance pour son fils, il sollicite Madame de La Lande en 1726.  De cette union sont nés à Clairac :

 

7.1    Jean, sieur du Vaqué, né le 22 novembre 1706, baptisé le 28, et y décédé le 1er janvier 1777, était capitaine au régiment de Montconseil en 1741 et de Traisnel en 1746. Dans son acte de décès il est qualifié capitaine au régiment de Brancas, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis. Il s’agit là du régiment connu sous le nom de Béarn, qui fut nommé de Montconseil de 1723 à 1742, de Traisnel de 1742 à 1757, et de Brancas en 1757 et 1758. Selon une attestation du 16 octobre 1763, il était, depuis 1758, subdélégué de l’intendant de Guyenne au département de Clairac, dont selon la base Mérimée, l’″importance a été sanctionnée en 1758 par la création d’une petite subdélégation.″ Sans alliance ni descendance, se ″trouvant accablé d’infirmités et considérant la fragilité des choses de ce monde etc.″ il fait écrire son testament le 13 octobre 1776  par Me Gadiot, notaire royal de Clairac, par lequel il lègue la majorité de ses biens à son neveu Jean-Eutrope de Salomon.

7.2    Anne-Marie, née le 21 mars 1708 et baptisée le 25, décédée le 28 octobre 1789 (selon Bertrand Laplume, acte non trouvé), mariée le 25 février 1727 avec dispense de parenté du 18 précédent en l’église Saint-Pierre, à Clairac à Jacques de Lartigue (1696-1767), médecin à Clairac comme son père (voir registre), d’où descendance menant notamment aux familles Tramond et Morizet. Jacques avait acheté en 1742 une maison rue Puzoque, à Clairac, qu’il avait fait transformer l’année suivante par Héricé, architecte bordelais. Comme beaucoup de Clairacais, qui vivaient en ville l’hiver et ″à la campagne″ aux beaux jours, il avait une résidence estivale, à Dimeuilh.

 

http://dmr.barbier.free.fr/Salomon/genealogie_fichiers/image024.jpg            

Baptême,  dispense du 18 février 1727 et acte de mariage 

 

 

7.3    Pierre, sieur de Lisle qui suit ;

7.4    Jacques-Jacob, né le 27 août 1714 et baptisé le 30 à Clairac, son parrain est Jacob de Maleprade et sa marraine Judith de Brocas. Il était prêtre et fut curé de Grateloup à 5 km de Clairac. Il a célébré en l’église Saint-Pierre, à Clairac le mariage de son frère Pierre et les baptêmes de ses enfants. Il signait « Duvaqué de Salomon ». Il mène en 1764 une croisade contre l’instituteur de Grateloup grâce auquel l’école était bien suivie et les progrès des élèves remarquables. S’il consentait qu’il serait indigne d’un siècle éclairé de supprimer toutes les écoles de campagne, il craignait cependant de « distraire les paysans de leurs travaux ». Il écrivit à l’intendant lettres sur lettres se plaignant de ce que tous les pères de famille « même ceux qui vont à l’aumône » envoient leurs enfants à l’école. Il s’adresse ensuite à l’évêque, qui prend sa défense et frappe l’instituteur d’interdiction. Trois ans après, la municipalité de Grateloup se plaignait encore de n’avoir pas d’école [Chronique des églises réformées de l’Agenais par Alphonse Lagarde] ! Son nom figure sur la clé de voûte de la porte sud de l’église Saint-Caprais de Grateloup, qu’il fit restaurer en 1760.

 

7. Pierre de Salomon de Lisle (ainsi nommé dans les actes), sieur de Lisle, né le 19 février 1712, baptisé le 22, à Clairac et y décédé le 8 septembre 1773, officier d’infanterie, il servait au régiment de Richelieu en 1741. Il fut l’auteur d’un très rare opuscule publié à Bordeaux en 1758 : « Ode à la ville de Bordeaux sur la statue équestre qu’elle a érigé à Louis XV ». On sait par une lettre à l’Intendant, datée de Clairac le 16 juillet 1758 qu’il est l’auteur de l’inscription placée au bas de la dite statue équestre de Louis XV. Il avait testé le 30 mars 1756 par devant Grenier, notaire à Clairac (AD 3E776-41). Il a été inhumé dans l’église Notre-Dame de l’Assomption de Longueville, faubourg de Clairac (aujourd'hui siège de la Loge maçonnique de Clairac). Avec son frère Jean il vend le 30 juillet 1741 par devant Gadiot, notaire à Clairac,  le vignoble de Vivens (59 carterées) à François de Labat de Vivens, moyennant 12 000 livres. Il avait épousé Jeanne de Roussannes le 23 août 1741 en l’église Saint-Pierre, à Clairac, le mariage ayant été célébré par « Duvaqué de Salomon, prêtre » (Jacques Jacob en 7.4 ci-dessus) délégué par le curé. Le contrat avait été passé par devant Grenier, notaire à Clairac. De cette union sont nés : 

8.1    Anne-Xaviérine, née le 20 juin 1742, baptisée le lendemain (parrain Pierre de Roussanes et marraine Anne de Brocas, veuve Salomon du Vaqué), mariée le 19 novembre 1770 avec Jean-François de Girles ;

8.2     Jean-Eutrope, qui suit.

 

8. Jean-Eutrope de Salomon, écuyer, sieur de Lisle, propriétaire à Clairac, est né le 30 avril 1746 à Clairac et a été baptisé le lendemain 1er mai. Son parrain est son oncle Jean Salomon du Vaqué (7.1 ci-dessus) dont il sera l’héritier, et sa marraine Germaine de Laguehay. Il y est décédé, en son domicile rue de la Liberté, le 22 germinal an IV (11 avril 1796), déclaré le 27. Dans un acte du 26 janvier 1791, il est qualifié officier municipal. Il a épousé en premières noces  le 4 novembre 1778 à Clairac (contrat du 29 juillet 1777 par devant Grenier) Françoise-Marie Philippot, fille de Charles, ancien officier et de Françoise Couzard, habitants Marcès, paroisse Saint-Vincent. S’il s’écoula plus d’un an entre le contrat et la cérémonie religieuse, c’est que Jeanne de Roussannes avait refusé son consentement. En effet arrière-petite-fille d’un pasteur, sans doute réfractaire à se convertir, elle fût envoyée au couvent de Sainte-Ursule à Bordeaux en exécution d’un arrêt du parlement du 4 juin,  pour y demeurer et être instruite pendant l’espace de trois mois, des vérités de la religion catholique, et qu’en conséquence elle a abjuré les erreurs du protestantisme et promis vivre constamment dans le sein de la religion catholique. Elle put alors se marier mais elle ne vécut pas longtemps dans cette religion puisqu’elle est décédée le 21 juin 1779, âgée de 23 ans. Les Philipot étant une des familles de Clairac les plus endurcies dans le protestantisme, les trois mois de couvent n’ont pas dû venir à bout de la jeune mariée, puisque la sépulture ecclésiastique lui a été refusée par le curé de Clairac. Il est étonnant que les parents du jeune Jean-Eutrope, sincèrement convertis depuis deux générations, aient autorisé une telle union. Jean-Eutrope épousa en secondes noces, le 21 novembre 1780, Jeanne-Henriette Labadie, fille de feu Pierre-Alexandre Labadie, né bourgeois de la ville de Paris, et de Jeanne Desmazes, d’où 7 enfants tous nés à Clairac :

 

9.1    Marie-Thérèse, dite Toutone, née le 17 juillet 1781, qui, fille majeure habitant Le Vaqué, teste en faveur de sa mère le 17 août 1807 et meurt le même jour ;

9.2    Anne-Aimée, baptisée le 13 septembre 1782 ;

9.3    Pierre, baptisé le 2 novembre 1784 ;

9.4    Pierre-Antoine, né le 5 mai 1788, son parrain est Pierre de Girles et sa marraine Jeanne Bertrand. Il est décédé à 9 ans le 10 ventôse an V (28 février 1797) ;

9.5    Pierre-Alfred, baptisé le 23 décembre 1790 et décédé le 11 janvier 1791 ;

9.6    Marie-Thérèse, née le 20 juillet 1792 et est décédée le 27 juin 1807 ;

9.7    Jean-Buglose, qui suit ;

 

9. Jean-Buglose de Salomon, né à Clairac le 28 floréal an II (7 mai 1794), a épousé le 18 mai 1818 à Agen (à vérifier, acte non trouvé), Thérèse-Céline-Angèle de La Volvène décédée à Agen le 20 avril 1820, et en secondes noces le 28 août 1837 à Saint-Brice, canton de Port-Sainte-Marie (Bourran vues 68, 69 et 70/123), Marie-Néris Baudières, née à Agen le 22 juillet 1822. Il était propriétaire domicilié à Clairac selon l’acte de mariage de 1837. Il vendit le 18 février 1820 toute la partie située dans la commune d’Aiguillon d’une métairie qu’il possédait au Pont-de-la-Peyre moyennant 40 000 francs. Le 15 octobre 1831 il devint actionnaire de la Société du pont de Clairac par l’achat d’une action à 1 000 francs. Il habitait à Toulouse en 1846, 36 rue Saint-Nicolas, quand il vendit le 12 janvier, moyennant 43 000 francs, un domaine de 22 ha situé dans les communes de Léguevin et Pibrac, qu’il avait lui-même acquis en 1841. Il fut l’héritier de sa grand-tante Suzanne de Salomon de Grave (voir plus loin en 7.1). De sa mère, il hérita du domaine du Grand Vivens (Clairac) qui était passé successivement par héritage des Labat de Vivens aux Lartigue, puis aux Montesquieu. C'est lui - ou éventuellement son fils Raymond-Pierre - qui donna le domaine de Vivens à son métayer, Baudon, qui devint pépiniériste sous le Second-Empire, membre de la Société impériale et centrale d'horticulture.

 

De sa première union il eut :

10.1     Raymond-Pierre, qui suit.

De sa seconde union il eut :

10.2     Gustave Jules Albert de Salomon, né le 8 mars 1842, à Toulouse, rue Cujas n° 2 (voir registre page 60) ;

Sa seconde épouse accoucha le 11 juin 1843 d’un enfant inscrit sur les registres de l’’état civil sous les noms de Louis-Albert de Salomon, né en légitime mariage de la dite dame Baudières, et du sieur de Salomon son mari. Mais le 4 juillet Jean-Buglose signifia à son épouse, sur le fondement de l’impossibilité physique de sa cohabitation, de l’adultère de cette dernière, et du recel de la naissance de l’enfant dont elle était accouchée, un acte de désaveu de ce même enfant (Voir le Journal du Palais de 1845 T1 p. 620). La procédure prendra du temps puisque ce n’est que le 19 février 1849 que sera inscrit sur le registre de l’état civil : « Par arrêt de la Cour d’appel de Toulouse rendu le 8 janvier 1849, il demeure établi que le nommé Louis-Albert de Salomon, dont l’acte de naissance ci-contre, n’est pas le fils du dit sieur Jean-Buglose de Salomon, et que défense lui est faite d’en prendre le nom. » Par acte passé en la mairie de Castres le 12 janvier 1872, Auguste Alexandre Pierre Dubouchet, chef de gare en cette ville, a reconnu pour son fils naturel le sus dit Louis Alfred (voir page 137 du registre des naissances de Toulouse pour l’année 1843).

 

10. Raymond-Pierre, dit l’abbé de Salomon de Poulard du Vaqué, né le 31 décembre 1819 à Clairac (vue 222/323) « de Jean Buglose Salomon et Angèle Thérèse Lavolvène », et décédé en février 1894 à Bazas, a été le secrétaire particulier de son cousin Mgr de Langalerie (1880 à 1884), puis professeur au collège de Bazas. Par décision du 9 août 1826, étant sous tutelle de Jean-Buglose de Salomon, son père, il est déclaré seul héritier de Jean-Joseph-Cyrille de La Volvène, son aïeul dépossédé (commission d’indemnité des propriétaires de biens confisqués). Il a publié :

-          État liturgique des Églises de France conservées par les Concordats de 1801 et de 1817, depuis le milieu du XVIIIe siècle jusqu'au 1er dimanche de l'Avent 1875. Bazas, impr. F. Constant, 1875, in-8° de 11 pp.

-          Notes sur Saint-Jean de Bazas. — Bazas, ibid., s. d. (1879), in-8° de 8 pp.

-          Lettre sur la Soutane ecclésiastique. — Bazas, ibid., s. d. (1879), in-8° de 7 pp.

-          Lettre sur le Conopée. — Bazas, ibid., 1884, in-12 de 8 pp. (Le Conopée est un voile ou pavillon qui doit couvrir le tabernacle)

 

 

 

L’abbé de Salomon de Poulard du Vaqué

 

 

ab

 

 

4. François, sieur de Nicole, fils de Salomon et Marie de Loches, décédé avant 1706 (1678 selon Axel Morizet), avait épousé avec dispense, le 11 novembre 1642 Marguerite de Martin, fille de Jacques et Marie de Loches, d’où les enfants suivants nés à Marsac et baptisés dans l’église Saint-Saturnin (Axel Morizet) :

 

5.1    Pierre, sieur de Nicole, né vers 1644, décédé le 22 décembre 1701 à Clairac. Le curé lui ayant refusé sépulture, sa sœur en demande l’autorisation au juge de la ville par cette requête portée au registre de la paroisse à la date du 23 ;

 

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Extrait de l’armorial d’Hozier montrant les armoiries de Pierre de Salomon, écuyer, sieur de Nicole

 

5.2    Salomon, décédé avant 1706, est cité dans l’État des Nouveaux Convertis de 1699, comme âgé de 50 ans (ce qui le fait naître vers 1649) et habitant aux Bouas (limitrophe de Roy comme de Camperdon, paroisse de Cambes) avec sa sœur Marguerite et 3 valets ;

5.3    Marie de Salomon de Roy, demoiselle, signe avec sa sœur Marguerite une quittance, datée de Roy le 12 octobre 1712, dans laquelle elles déclarent « être contentes payées et satisfaites de monsieur Jean Denis, bourgeois et marchand, du prix du ferme de notre métairie des Curguts [en fait Cruguts] que le dit sieur Denis nous tient ». Roy est un domaine mitoyen de Beziat (des Martin) et de Camperdon (des Salomon de Nicole). Elle possédait également avec sa sœur les métairies de Lagruère, du Mas-d’Agenais et du moulin de Mezaille, commune de Sainte-Marthe, à proximité du Mas, également tenues en ferme par Jean Denis. C’est Jean-Pierre de Salomon, sieur du Vaqué, qui hérita des parts de ces métairies, après sa mort survenue entre 1715 et 1717, comme nous l’apprennent une quittance donnée le 2 août 1717 pour la première et une quittance donnée le 16 octobre 1718 pour les autres ;

5.4    Marguerite de Salomon de Roy, qualifiée ainsi dans un inventaire daté du 16 juillet 1709, des effets lui appartenant, dans sa maison de la grande métairie de Lagruère. Citée dans l’État des Nouveaux Convertis de 1699, comme âgé de 35 ans (ce qui le fait naître vers 1664) et  vivant aux Bouas avec son frère Salomon.  Elle ne vivait plus à Roy en 1735 mais résidait en sa maison « au lieu d’Orliac » (Clairac) comme nous l’apprend une quittance du 29 juin.

 

Signatures de Marie et Marguerite de Salomon de Roy
sur quittance datée de leur maison de Roy le 2 mai 1714

C’est le dernier document que nous connaissions portant la signature de Marie

 

 

 

ab

 

 

Branche des sieurs de La Reule (ou Reulle, ou Réole)

 

 

5. Jacques, sieur de La Reule, deuxième fils de Jean, écuyer, seigneur de Poulard, sieur de Lagrange, et de Catherine de Vacquier a dû mourir en 1690 ou 1691, et son épouse a alors pris l’administration de leurs enfants. Étant elle-même décédée le 23 juillet 1692, son beau-frère Jacques, seigneur de Poulard, est alors pourvu de la tutelle de ses deux enfants vivants, jusqu’à son décès en 1695. Il avait épousé par contrat du 14 août 1682 à Lafitte-sur-Lot, Françoise, dite damoiselle de La Chapelle, fille de noble David Dupouy (parfois du Pouy), écuyer, sieur de La Chapelle et Suzanne de Laumont. Il eut à soutenir plusieurs procès qui ne trouvèrent d’ailleurs pas leur aboutissement avant sa mort, l’un pour la métairie de Cousiné, un autre pour celle de Daucinange (où il est dit habiter en 1687), biens venant des Dupouy. De cette union sont nés :

 

6.1    Suzanne, née le 25 mars et baptisée au temple de Tonneins le 27 mars 1683 (parrain Pierre Salomon, sieur de Poulard et marraine Suzanne Laumont), décédée le 4 janvier 1721 (son héritier est son frère David – DSC_7568), ayant été mariée le 17 juin 1695 avec Elie-Joseph d’Hallot, écuyer, sieur de Lamothe, décédé avant 1710. C’est sans doute elle qui est marraine de Jacques Taste, le 21 mai 1711. Après le décès de son tuteur, étant adulte, elle nomma pour son curateur André Dupouy, sieur de Bonnegarde. Si l’on s’en tient aux actes, Suzanne se serait mariée à 12 ans ce qui nécessite une étude complémentaire, sachant qu’elle est déclarée adulte à cette date, n’ayant plus besoin de tuteur mais de curateur ;

6.2    David, qui suit ;

6.3    Pierre (qui est mort enfant car seuls deux enfants sont cités dans la curatelle), né le 8 janvier 1688 et baptisé le 22 à Saint-Brice, paroisse de Clairac, baptême catholique sans lequel, depuis 1685, les protestants n’avaient pas d’existence civile ; en parallèle, la plupart des familles célébraient aussi un baptême protestant  seul valable aux yeux de leur foi, dit au désert ;

Si les deux ainés furent baptisés à Tonneins c’est que les 3 pasteurs de Clairac avaient été chassés de France un an avant la Révocation (Jacques Philippot - proche parent de l'épouse de Jean-Eutrope -, Pierre de Brocas - oncle direct d'Anne de Brocas, épouse de Jean-Pierre de Salomon du Vaqué, et Loches) et qu’il restait à Tonneins un pasteur qui pouvait baptiser les enfants.

 

6. David Salomon de La Reule, sieur de La Reule (il signe Salomon de La Reulle père sur les registres paroissiaux), né le 29 avril 1684 et baptisé au temple de Tonneins le 1er mai (parrain Jacques Dupouy et marraine Henrie de Salomon). Après le décès de son tuteur, étant encore pupille, il fut pourvu d’un tuteur en la personne de son oncle Jean de Salomon, sieur du Vaqué (AD 47 5J504 DSC_7409). Le marquis de Gouy d’Arsy, veuf de Françoise-Mélanie de Salomon de Poulard, lui demanda en 1725 de se charger de ses affaires comme il le faisait pour ses tantes Marguerite et Catherine, ce dont il s’acquitta jusqu’à sa mort survenue le 7 août 1727. Son acte de décès nous apprend qu’il était ancien officier et premier consul de Clairac. Il avait fait son testament le 2 juin 1727, retenu par Thoré, et la dernière lettre que le marquis de Gouy d’Arsy d’Arsy lui écrivit, date du 18 juillet, dans laquelle il souhaite que sa santé soit meilleure dorénavant. Il mourut peu après car le 25 août en la maison des héritiers de feu monsieur de La Reulle, sa veuve fait procéder à l’ouverture du testament clos cacheté de douze cachets de cire noire avec son ruban noir, signé de sept témoins. Le marquis de Gouy d’Arsy adressait un reçu à Mme de La Reole le 16 février 1729 ″pour solde de comte de la régie que feu monsieur de La Réole son mari a fait des biens de feu Mme la marquise d’Arsy, ma femme″ (voir les lettres du marquis). Il fut fiancé le 17 novembre 1718 en face de l’église Saint-Pierre à Clairac (voir actes), et marié le 23 suivant  à Jeanne-Marie de Grave. Un contrat avait été signé le 14 en présence de Marie de Broc, cousine de la mariée, chez laquelle le couple semble devoir s’installer, laquelle Marie de Broc constitue une dot à sa cousine. Cette dernière a vendu le 27 mai 1728 une maison de feu son mari située dans la rue Broustet, et en 1742 une pièce de vigne de deux cartonats située au-dessus de Faugeron. Un mémoire de ce qui est du à Melle de La Reulle par Mr Salomon son fils, du 7 septembre 1748, montre qu’il lui doit encore 4 064 livres pour solder les comptes. Leurs enfants, nés à Clairac et baptisés en l’église Saint-Pierre, sont :

 

7.1    Suzanne Marie, dite Salomon de Grave, épouse le 10 novembre 1751 à Clairac, église Saint-Pierre (voir registre), Jean François Grave, sieur de Marès, avocat en parlement, fils d’Isaac-Joseph de Grave, sieur du Marès, bourgeois et jurat de Meilhan-sur-Garonne où cette famille semble établie depuis plusieurs générations. Le lien entre les Grave sieurs du Marès et sieurs du Martouret n’est pas établi. Elle achète plusieurs pièces de terres : une appelée à Lusclade, dépendante de  la métairie de Lesparre par acte du 27 novembre 1759,  une autre à Ballet, paroisse de Colleignes, le 10 juin 1767, et une autre encore à Lusclade (Saint-Brice) le 17 novembre 1774. Elle est désignée avec sa sœur comme habitante de Clairac et héritière de son frère Théodore Jean Pierre dans une quittance du 8 mars 1780 pour le centième denier de la succession. Plusieurs mémoires la concernant sont datés de 1788. Son testament date du 14 juin 1790 et elle est décédée le 25, selon une lettre de Joseph Desmazes à son frère (propriétaire de Vivens dont héritera plus tard Jean-Eutrope de Salomon), datée du 26. Elle a été inhumée le 29 juin et le curé a écrit dans le registre qu’elle était morte le 27. Elle légua son mobilier et ses pensions à sa sœur Suzanne de Salomon-Malabat, et le reste de ses biens pour moitié à ses parents Réau et pour l’autre moitié aux enfants mâles de Jean Eutrope Salomon de Lisle (voir jugement arbitral du 10 novembre 1807). 

7.2    Catherine Marguerite, baptisée le 20 décembre 1720, parrain Jean-Pierre de Salomon du Vaqué, marraine Suzanne de Salomon. Elle teste le 10 février 1746, testament retenu par Cabanac notaire de Villeneuve dans lequel elle lègue à sa mère la somme de 5 000 livres qui lui était léguées par le testament de feu Mr La Reulle son père (5J505 DSC_7614) ;

7.3    Anne Jeanne, née le 19 décembre 1721 et  baptisée le lendemain, parrain messire Marc (?) de Larmandie,  marraine Jeanne de Grave représentée par Anne de Brocas. Le parrain, qui signe ″Larmandie de Longua″, est d’une famille alliée depuis le mariage en 1671 de Louis de Larmandie, sieur de Longua, avec Marie Dupouy, grand-tante de la baptisée. Si son prénom, difficilement lisible sur le registre, est bien Marc, il s’agit donc d’un cousin germain de David, père de l’enfant, et d’un frère de David qui portera sur les fonts Suzanne ci-dessous en 7.5 ;

7.4    Théodore Jean Pierre, officier d’infanterie, né le 4 février 1723, baptisé le lendemain (parrain Théodore de Grave représenté par Mr Salomon du Vaqué, marraine Marguerite Salomon de Poulard représentée par Anne de Brocas), décédé le 25 septembre 1779 (56 ans) à l’hospice de Cadillac. Il était héritier de sa sœur Suzanne, ce qui laisse supposer qu’elle n’eut pas de descendance et qu’elle testa avant 1779. De même le fait que sa sœur Suzanne soit son héritière, semble indiquer qu’il n’eut ni alliance ni descendance ;

7.5  Suzanne, dite de Salomon Malabat (terre sur la rive droite, entre Clairac et Le Vaqué), née le 26 janvier 1724 et baptisée le lendemain, parrain David (de) Larmandie, marraine Marie de Grave. Elle est désignée avec sa sœur, autre Suzanne, comme habitante de Clairac et héritière de son frère Théodore Jean Pierre dans une quittance du 8 mars 1780 pour le centième denier de la succession. Elle fait une transaction le 25 brumaire an 4 (16 novembre 1795) avec Jean-Eutrope de Salomon, sieur de Lisle (n° 8 de la branche du Vaqué), au sujet de la succession de Suzanne Marie, sa sœur. Elle nomme un expert en avril 1800 pour un litige de voisinage. Elle est décédée le 24 avril 1806, sur la déclaration de François Réau, maire de Varès (10 km au nord-ouest de Clairac) où il demeure, qui se dit être son cousin (registre). Elle avait fait son héritière Jeanne Colombe Lafon, l'épouse de son cousin Jacques-Antoine de Lartigue.

Suite à une ordonnance de l’intendant de Bordeaux du 4 juin 1787 qui les avait déchargé du droit de franc-fief pour les fonds de Lusclade et Labarrière,  les sœurs Suzanne Marie de Salomon, veuve du sieur de Grave, et Suzanne de Salomon-Malabat sont signifiées 18 avril 1788 une décision du 26 mars précédent portant qu’elles sont tenues de justifier de leur noblesse d’extraction dans deux mois.

 

 

Malabat

 

        

De gauche à droite : Requête d’affranchissement des rentes et du franc fief de Lusclade et Labarrière,
cadastre de 1788 et comparaison pour les mêmes et état des biens de Suzanne de Salomon-Malabat (1798)

(cliquer sur les images)

 

 

 

ab

 

De cette famille, on rencontre également des :

 

Salomon de Saint-Thomas, cité dans les registres d’émigrés de Francfort (notes manuscrites de Claude Martin) : « Jean Salomon, sieur de Saint-Thomas, originaire de Clairac en Guyenne, ci-devant lieutenant de troupes en France, avec témoin de Genève, s’en va en Brandebourg. »

Salomon de Lafon, cité dans l’inventaire des biens de Jacques de Salomon de Poulard en 1703 (Fréron notaire).