Lettres de confirmation de noblesse
données à Versailles en février 1699





    

Lettres de noblesse


« Louis par la grâce de Dieu Roi de France et de Navarre à tous présents et à venir Salut,

Par notre édit du mois de mars 1696 registré ou besoin à coté, nous avons anobli le nombre de 500 personnes dans notre royaume que devons choisir parmi ceux qui se sont le plus distingués par leur mérite, et par arrêt de notre conseil du 3 avril ensuivant, nous avons ordonné que les dites lettres tiendront lieu de confirmation aux anciens anoblis,

Et étant pleinement informé des vertus et bonnes qualité de notre cher et bien aimé Jacques de Salomon de Poulard, et des services qui nous ont été rendus, et aux Rois nos prédécesseurs, tant par lui que par ses ancêtres, qu'il est même issu de noble race de notre province de Guyenne ; François de Salomon de Poulard, son trisaïeul, était dès l'année 1565 conseiller secrétaire de la reine de Navarre ; Etienne de Salomon de Poulard, son bisaïeul, ayant pareillement rendu des services considérables en 1574 au roi de Navarre en qualité d'auditeur en la chambre des comptes de Navarre ; que Jean de Salomon de Poulard, son aïeul a toujours servi noblement le Roi dans toutes les convocations d'arrière-ban qui se sont faites de son vivant dans la province de Guyenne ; que Pierre de Salomon de Poulard, son père a pareillement employé la plus grande partie de sa vie, ayant commencé par être cornette de cavalerie dans la compagnie de Saint-Marin (?), et ayant été ensuite capitaine d'une compagnie franche, et en cette qualité ayant été commandé par notre cousin le comte d'Harcourt pour aller au siège de Valencienne ; et à l'égard de l'exposant il avait servi en qualité d'aide de camp dans nos armées en conséquence du brevet que nous lui avions accordé, ce qui justifie pleinement la noblesse de cette famille.

Comme néanmoins il se trouve quelques titres qui manquent dans la preuve des filiations, lesquels se trouvent perdus à cause des incendies de plusieurs maisons arrivés lors des troubles du Guyenne, pour remédier ( ?) auxquelles difficultés ledit Jacques de Salomon de Poulard nous avait très humblement supplié de vouloir lui accorder par forme de confirmation une de nos cinq cent lettres, et voulant lui donner des marques de la satisfaction que nous avons tant de ses services que de ceux de ses ancêtres.

A ces causes et autres considérations, à ce nous mouvans de notre grâce spéciale, pleine puissance, et autorité royale, nous l'avons confirmé et confirmons dans son ancienne noblesse et tant que de besoin est ou serait, l'avons anobli et anoblissons, voulons et nous plait qu'il jouisse du titre et qualité de noble et d'écuyer lequel soit censé et réputé pour tel. Ensemble ses enfants et sa postérité tant mâles que femelles, née et à naître en loyal mariage, et que lui et sa postérité soient en tous lieux et actes tant par jugement qu'autrement, tenus, censés et réputés nobles, que comme tels ils puissent prendre la qualité d'écuyer, parvenir au degré de chevalier et autres honneurs réservés à notre noblesse, et qu'ils jouissent et usent de tous les droits, prérogatives, privilèges, prééminences, franchises, liberté, immunité dont jouissent et ont accoutumé de jouir les autres nobles de notre royaume, comme aussi qu'ils puissent acquérir, tenir et posséder tous fiefs, terres et seigneuries nobles, de quelque titre qu'elles soient,

Lui permettons de continuer à porter les mêmes armoiries de ses ancêtres telles qu'elles sont blasonnées et enregistrées par le sieur d'Hozier, juge d'armes de France, suivant la commission expresse que nous lui avons donné par arrêt rendu en notre conseil le 18 décembre 1696 ainsi qu'elles seront peintes et figurées dans la présente avec pouvoir de les faire peindre graver et sculpter en tels endroits de ses maisons, terres et seigneuries que bon lui semblera, sans que pour raison du présent anoblissement le dit Jacques de Salomon de Poulard et sa descendance soit tenu de nous payer, ni à nos successeurs Rois, aucune finance ni indemnité dont, à quelque somme qu'elles puissent monter, nous lui en avons fait et faisons don par la présente à la charge de vivre noblement sans déroger à la dite qualité et sans que le présent anoblissement puisse être par nous révoqué, ni sujet à aucune taxe pour être confirmé, conformément à notre édit.

Si donnons en mandement à nos amés et féaux conseillers, les gens tenant nôtre cour de Parlement, cour des Aides de Guyenne, trésoriers de France et autres justiciers qu'il appartiendra, que ces présentes, ils aient à faire enregistrer et du contenu en icelles, faire jouir le dit Jacques de Salomon de Poulard et sa postérité et faisant cesser tout trouble et empêchement, car tel est notre bon plaisir.

Et afin que ce soit chose ferme et stable à toujours, nous y avons fait mettre notre scel.

Donné à Versailles au mois de février l'an de grâce 1699 et de notre règne le cinquante sixième. »






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